historique: année 2015


vue aérienne de ma ville prise du nord-est en 2015

vue aérienne de ma ville prise du sud-est en 2015

vue aérienne de ma ville prise du sud-ouest en 2015

vue aérienne de ma ville prise du nord-ouest en 2015

 

les événements marquants de l'année 2015

Mes gratte-ciels ne me satisfaisant toujours pas malgré la réalisation de nombreux travaux, j'imaginais encore, au début de cette année 2015, qu'il fallait, pour les améliorer, leur ajouter de la transparence comme je l’ai précédemment expliqué. Or, ce fut au cours de cette nouvelle année que j’en vins à changer d’avis. Je compris qu’il fallait au contraire, pour chaque édifice, choisir entre la transparence et l'opacité et se garder, à l'échelle où je travaille, d'introduire cette étrange alternance de pierre et de verre au sein d’une même construction. Je m'explique : à mon échelle, soit au millième, une brique de taille normale mesure une dizaine de mètres, soit l'équivalent de trois étages. Si les briques opaques et les briques translucides se succèdent en alternance, ce qui était devenu le cas pour un très grand nombre de tours, on obtient un empilement de strates passant, tous les trois étages, du verre à la pierre (trois étages de pierre suivis de trois étages de verre et on recommence ou bien encore, si l’on double la hauteur des étages en verre, trois étages de pierre suivis de six étages de verre et on recommence). Je ne dis pas qu'une telle ordonnance soit impossible et sans doute existe-t-il de par le vaste monde quelque édifice l'adoptant, mais un pareil agencement ne peut pas devenir la règle générale pour l'ensemble d'une ville.

Ce fut l'obtention d'un grand nombre de plaques aux couleurs sombres en 2015 puis en 2016 qui me fit changer d’avis et me permit de revoir une partie de mes gratte-ciels. Grâce à l'introduction de ces plaques d'une épaisseur de trois millimètres (soit l'équivalent d'un étage), les tours que je reconstruisis me parurent plus réalistes et je compris qu’il fallait dorénavant persister sur cette voix. Elles se retrouvèrent désormais, après les travaux de réfection, composés d'une succession de strates pour la vocation desquelles j'avais une explication plausible: un étage technique opaque (soit une plaque grise par exemple) suivi de neuf étages de bureaux (soit trois briques translucides beige par exemple), cet arrangement pouvant être répété plusieurs fois afin que mes immeubles atteignissent une élévation de 30 à 100 étages (soit 10 à 30 centimètres à mon échelle).

Au cours de cette année, je pris la décision, par commodité, de ne plus construire de nouvelles lignes de métro. Les franchissements de rue me causaient trop de problèmes et j'en avais assez, dès que je soulevais une plaque de base sur laquelle passait un tronçon du métro, que la courbure résultant inévitablement du maniement fît sauter l'ensemble de la ligne qu'il fallait alors replacer laborieusement, opération qui pouvait devenir très crispante quand la ligne à reconstruire se faufilait au milieu d'une longue série de gratte-ciels.

L'Assemblée nationale fut démolie pour être remplacée par un grand magasin. Qu'on se garde d'y voir l'abdication de la politique devant les forces débridées du marché : les députés siégèrent dorénavant dans un tout nouvel immeuble rappelant, avec un brin d'imagination, celui des Nations Unies à La Nouvelle-Yorque. Ils furent à nouveau délogés, deux ans plus tard, lorsque je reconstruisis, pour la seconde fois, l’Assemblée nationale lui faisant arborer une façade de style néoclassique convenant davantage à la dignité de leur fonction républicaine (pouf pouf).

Grâce à la conception d'un nouveau type de façade composé de longues baies vitrées s’élevant sur une dizaine de mètres en surplomb des premiers niveaux sur rue et inspiré du cinéma International, construit en style moderniste au début des années soixante sur l’avenue Karl Marx à Berlin, je refis les façades de toutes les gares et construisis un bon nombre de grands magasins, de théâtres et de cinémas dont certains furent érigés dans les nouveaux quartiers qui virent le jour à l’est de la ville. Il convient de préciser que mon engouement pour ces façades au style moderniste porte principalement sur leur réalisation à petite échelle. Il importe en effet de ne pas oublier que la fascination exercée par les maquettes sur les architectes et les urbanistes conduisit aux pires abominations. Moi-même, qui ne suis ni l’un ni l’autre, sais pertinemment qu'une maquette possède une esthétique qui n'appartient qu'à elle et peut irrémédiablement s’évanouir au premier changement d'échelle.

Je construisis, dans ces nouveaux quartiers s’élevant à l’est du centre-ville, le Palais épiscopal, mon troisième édifice historique, qui se dresse en face du Palais royal et lui ressemble beaucoup puisqu’il n’est constitué, comme son voisin, que de briques blanches et de toits pentus rouges. Étant entendu que la religion constitue une nuisance pour l'ensemble de la société, notamment pour les concubins, les divorcés, les mères célibataires, les homosexuels, les libertins, les libres penseurs et pour tous ceux qui préfèrent penser plutôt que croire, il fut décidé que ce nouveau palais abriterait une extension du musée dédié aux architectures baroque et classique.

Étant passé, quelques jours avant d’entreprendre la réalisation de ces nouveaux quartiers, devant le château de Berlin dont la reconstruction s’achevait, j’avais été stupéfait de découvrir que sa façade orientale, celle donnant sur la Spree, n’était qu’un long mur lisse percé d’ouvertures rectangulaires toutes identiques, ne se distinguait en rien d’un quelconque bâtiment administratif de notre univers mondialisé et contrastait fortement avec les trois autres façades baroques, leur donnant, malgré l’indéniable réussite de ces dernières, un air désagréablement artificiel comme si elles étaient construites en carton-pâte. Aussitôt, j’avais fait quelques recherches sur la toile et avais appris qu’il en avait été décidé de la sorte pour que l’on n’oubliât pas que ce nouvel édifice n’était qu’une copie de l’original qui avait été détruit pendant la guerre puis rasé du temps de la RDA. C’était un peu comme si Eugène Viollet-le-Duc, lors de la restauration (on pourrait même parler de reconstruction) de la cathédrale Notre-Dame, avait érigé une flèche moderne en béton armé dénuée de tout ornement pour que l’on n’imaginât pas, si au contraire il l’eût bâti dans le même style que le reste de l’édifice, qu’elle fût authentique et que l’on ne fût pas désappointé, après avoir cru qu’elle l’était, d’apprendre qu’on s’était trompé. Et encore ne s’agit-il pas de l’exemple le plus probant car cette flèche n’a effectivement jamais existé alors qu’il ne se serait agi, pour revenir au château de Berlin, que de la renaissance d’une aile dont l’existence passée est réelle et très bien documentée. J’avoue que ce raisonnement des maîtres d’ouvrage me laisse dubitatif. Lorsque j’avais visité, sans m’être documenté en aucune manière auparavant, le centre historique de la ville de Dantzig du temps de la Pologne communiste, j’avais été très impressionné par la richesse architecturale de ses vieilles demeures et ne m’étais pas senti trahi, quand, le lendemain, on m’avait expliqué qu’il s’agissait d’une reconstruction, ce qui, pour tout dire, n’avait fait au contraire qu’accroître mon admiration. Aussi, ne puis-je pas comprendre que certains édifices aient le privilège d’être entièrement reconstruits, comme le château de Lunéville, la cathédrale de Dresde ou le Palais royal de Varsovie tandis que d’autres sont condamnés à perpétuité à végéter dans l’état où l’usure du temps ou les aléas de l’histoire les ont abandonnés. Ce fut lors de ma visite de Pompéi que ce sentiment se manifesta le plus aigûment. Ayant visionné des reconstitutions virtuelles aux détails tellement impressionnants de ce lieu mythique, je ne pus m’empêcher d’être un peu déçu de ne voir, arrivé sur place, que les rez-de-chaussée décrépis des maisons, les moignons calcinés des colonnes et les empreintes poussiéreuses des fresques. Il m’arrive même de regretter, et je reconnais que cette pensée n’est pas très orthodoxe, que Saddam Hussein, cet épouvantable dictateur, n’ait pas eu le temps de mener à bien, à cause des circonstances que nous connaissons, son projet de reconstruire la ville de Babylone. Bref, même si je sais qu’Eugène Viollet-le-Duc est très critiqué et que je comprends parfaitement les raisons pour lesquelles il l’est, je ne peux m’empêcher de l’admirer, tout comme j’admire les architectes du château de Guédelon, et de me ranger de son avis quand il dit que restaurer un édifice, c'est le rétablir dans un état complet qui peut très bien n'avoir jamais existé à un moment donné.

Afin que ma ville ne devînt pas un épouvantable puzzle à chaque fois que je souhaitais la sortir de ses boîtes pour la reconstituer, j'entrepris de numéroter ses différentes plaques qui sont aujourd'hui au nombre de 90 (sans compter les 20 plaques du littoral). Je recourus, pour mon premier système de numérotation, aux petites dalles translucides rouges dont je disposais en grande quantité, les ayant pratiquement toutes bannies de ma ville. Ce système devant être le plus discret possible, j'imaginai de nouveaux chiffres permettant de compter jusqu'à 99 sur une surface maximale de 8 tenons. Lorsque j’entrepris, en 2016, d’engazonner mes terrains vagues, je me résolus, trouvant ces agglomérats rougeoyants décidément trop laids, à renoncer à ce marquage. Je lui substituai un système de petites étiquettes rouges d'un centimètre carré collées, pour qu'elles fussent les plus discrètes possibles, sur les toits rouges des édifices publics de très faible hauteur se situant à l'intérieur des îlots. Enfin, lorsque je refis en 2018 tous mes édifices publics de proximité et qu’ils perdirent leur toiture rouge, j’abandonnai ce second marquage pour le remplacer par un étiquetage amovible en plastique posé sur chaque plaque, étiquetage que j’enlève en début d’exposition et replace quand elle s’achève.  

C’est aussi en 2015 que je pris la décision de réaliser un plan de ma ville, d’une part, pour le plaisir de le dessiner et, d’autre part, pour mieux localiser mes édifices existants et mieux répartir les constructions à venir. Je me rendis compte, lors de l’élaboration de ce plan, que certains quartiers manquaient d’équipements collectifs quand d’autres en comptaient beaucoup trop, ce qui, bien-sûr, fut rectifié dans les plus brefs délais. Je m’aperçus aussi que je n’avais toujours pas baptisé mes stations de métro. La solution la plus simple était de les nommer géographiquement d’après l’avenue ou le monument les plus proches comme c’est souvent le cas (République, Opéra, Grand-Palais) mais je choisis de m’inspirer des stations du métro de Pyongyang dont l’enflure des appellations n’a d’égale que l’absence complète d’indication qu’elles fournissent sur leur localisation. C’est ainsi, qu’à l’inauguration de leur nouveau métro dans les années 70, les habitants de Pyongyang voyagèrent d’Étoile rouge à Marche triomphale en passant par Avenir radieux et Lutte opiniâtre sans avoir la moindre idée des endroits qu’ils venaient de traverser. J’ironise et je raille mais qui ne rêverait pas, pour parler sérieusement, d’habiter à la station Inlassable érection du socialisme ? Bref, en l’honneur des pauvres et moins pauvres usagers du métro de Pyongyang, la ligne A comprend actuellement les stations Avènement, Flambeau, Partisans, Avenir, Étendard, Libération, Prospérité et Cosmonautes, la ligne B les stations Gloire, Fraternité, Révolution, Avenir, Émulation, Résistance et Nation et la ligne C les stations Envol, Constitution, Progrès, Libération, Ardeur, Essor et Triomphe.  

 

dimensions et réalisations en 2015

dimensions: 42 plaques soit 6,1 m²

réalisations:

- construction d’une nouvelle zone résidentielle à l’est de la ville

- construction du ministère du plan, de l’Académie des beaux-arts, de la nouvelle assemblée nationale,

  du Palais épiscopal, de la centrale électrique n°1, de quatre grands magasins et d'une dizaine de théâtres,

  cinémas et salles de concert

- réfection des façades de l'aéroport et des gares

- agrandissement de l'aéroport 

- construction d'une vingtaine de gratte-ciels

- réfection de nombreux gratte-ciels

- destruction de l'ancien bâtiment de l'assemblée nationale

 

constructions préférées en 2015

médaille d'or: grands magasins

médaille d'argent: nouvelles façades des gares

médaille de bronze: gratte-ciels à deux modules décalés

 

acquisition de nouvelles pièces en 2015

(en dehors des briques les plus traditionnelles)

- plaques gris clair et gris foncé (4x4x0,3)

Toutes ces plaques me permirent de reconstruire un bon nombre de gratte-ciels comme je l'ai déjà expliqué.

- plaques marron clair et marron foncé (2x6x0,3)

Toutes ces plaques me permirent de reconstruire un bon nombre de gratte-ciels comme je l'ai déjà expliqué.

- tuiles blanches et noires incurvées (2x2x0,7)

Ces tuiles au profil triangulaire et à l'hypoténuse légèrement incurvée conviennent parfaitement, selon moi, aux toitures des grands équipements sportifs, des entrepôts, des hangars, des pavillons d'exposition et des aéroports. Elles me permirent de transformer de nombreuses toitures dont celles de l'aéroport, du stade, du palais des congrès et des piscines olympiques.